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La Polynésie 2004
22 février 2005

Jour 8 : Tahaa

Jeudi 19 Août

Tahaa

Lever 7h, la nuit fut bonne malgré la peur de l'attaque de geckos, rien n'est tombé du plafond... et malgré le coq (forcément, y'en a partout de ces bêtes là). Notre petit déjeuner est livré vers 8h, deux plateaux vraiment très copieux : pamplemousse, chocolat ou thé, pain, beurre, confiture ainsi que des fruits « exotiques » (me demandez pas le nom, j'en sais rien !). La dame qui nous les apporte les laisse sous le porche et là nous découvrons avec stupeur que les noix de coco laissées la veille sur la table basse devant l'entrée ont été littéralement dévorées par les poules !! En effet à notre arrivée on nous avait offert deux noix de coco vertes, chacune percée d'un trou pour laisser passer une paille et ainsi boire l'eau à l'intérieur. Moi j'ai trouvé ça pas mauvais, Flo moins alors qu'elle aime beaucoup la noix de coco. C'est un peu amer en fait.

Nous petit-déjeunons devant les JO car il faut se tenir au courant et surtout avec le décalage horaire, il a dû se passer plein de trucs dans la nuit (pas tant que ça finalement, nous n'avons pas de nouvelle médaille).

Vers 8h30, nous décidons de nous rendre à la réception pour attendre la navette. Ca fait une petite marche et ça réveille. Arrivées là-bas, la « patronne » nous dit qu'ils vont venir nous chercher directement au bungalow ! Ah ok, bah c'est pas grave alors on repart (et hop dix minutes de marche). Nous avions mis les deux plateaux du petit déjeuner dehors, et ils commencent eux aussi à être « attaqués » par les oiseaux. Décidément !

A 9h pile, la navette arrive, c'est la même que celle de la veille pour l'aéroport et elle est conduite par le blond dont nous ne saurons pas le nom ! Il nous mène au port d'Uturoa où nous embarquons dans une pirogue à moteur plus grande et plus puissante que celle de Huahine. Notre guide est moins « pittoresque », il n'y pas le paréo ni la couronne de feuilles sur la tête comme Armand. Mais une chose non négligeable, la pirogue est elle aussi munie d'un toit (bien pour éviter les coups de soleil). A bord, se trouvent un couple d'environ cinquante ans, deux gars d'environ trente, un couple la trentaine, dont le mari est un « croisement » entre Chandler de « Friends » et Henri Leconte (nous l'appellerons « Henri ») et un couple allemand, la cinquantaine. Notre guide se prénomme Andrew, il n'a pas l'air très loquace.

Nous partons à destination de Tahaa, l'île de la vanille, qui partage son lagon avec Raiatea. Entre les deux îles nous pouvons apercevoir une tortue qui plonge vers les profondeurs et nous faisons un arrêt au-dessus d'une grotte sous-marine, dont on devine les contours.

Puis direction l'île elle-même et en particulier une vanilleraie. Nous accostons au fond d'une grande baie, l'île est très verte et on peut encore voir la forme d'un volcan se dessiner sur les hauteurs. Mais ce qui surprend en premier lieu, c'est qu'une fois le « pied » sur terre, l'air sent la vanille !

Nous marchons cent mètres et arrivons devant ce qui effectivement semble être une vanilleraie. On découvre des plans et quelques gousses. Andrew nous demande d'attendre pendant qu'il va chercher « le type »... Ok... Il y a également devant la maison une voiture de flics (ils sont deux). Au bout d'un moment, nous voyons arriver un homme à l'allure dégingandée, habillé d'un short plus très court (ou d'un pantalon plus très long) et d'un marcel complètement déformé, une casquette rouge de travers sur la tête... Il doit avoir pas loin de soixante-dix ans... Il commence à parler et là ben, moi je comprends pas grand chose. Il a un accent allemand à couper au couteau, le tout « enrobé » de l'accent polynésien, bref, faut tendre l'oreille. Il commence par nous raconter comment est « née » la culture de la vanille. Selon la légende, c'est un petit mexicain dans ses montagnes qui un jour a eu l'idée « d'accoupler » la partie femelle et la partie mâle de la plante. En effet, sans cela, pas de vanille. Et tout le processus doit se faire à la main, d'où la rareté et le prix de la chose.

Alfred

Après la plantation, nous passons devant une grande table où sèchent les gousses au soleil. Ca embaume ! Puis, nous entrons et c'est très spartiate : quelques chaises en plastique, une table. Mais sur l'un des murs, une photo de notre « hôte » en grand uniforme (photo en noir et blanc datant des années 50), ainsi que différents diplômes et médailles. Il se trouve que ce monsieur se nomme Alfred Redman et était dans la légion. Moi avec mon esprit mal placé, je m'étais dit que c'était un nazi qui était venu se cacher dans ce trou paumé ! Hum...

C'est l'heure des achats. Il nous fait d'abord goûter du rhum à la vanille. Un peu de breuvage dans le fond d'un verre et chacun boit une gorgée (c'est pas l'armée, mais presque !). C'est hyper fort mais pas mauvais. Il vend donc des gousses, de la poudre, du rhum et de l'extrait liquide. C'est bien moins cher qu'au marché de Papeete. Tout au long de la visite, les flics étaient là à écouter, et à discuter. Mais ils n'ont pas bu (ils sont sérieux là bas !).

Après cette escale « odorante », nous reprenons la pirogue direction la fondation Hibiscus. Il s'agit d'une fondation pour la sauvegarde des tortues marines. Elles sont protégées car étant très recherchées, en particulier pour leur viande, elles sont en voie de disparition. Certaines d'entre elles sont dans une sorte de parc, Andrew en attrape une et nous pouvons la caresser et l'admirer de plus près. Il faut savoir qu'une tortue peut rester immergée quinze minutes puis doit revenir à la surface pour « prendre l'air ».

Ensuite, nous repartons direction la ferme perlière. Pour la troisième fois en peu de temps nous avons droit à l'explication du pourquoi du comment de la formation de la perle (mais j'en parlerai encore plus tard). Puis c'est l'inévitable tour dans la boutique, mais les perles n'y sont pas sensationnelles. De toutes façons on a déjà acheté !

Nous repartons désormais sur le lagon et quittons la baie pour arriver sur le motu pour le déjeuner. Pendant qu'Andrew prépare le repas (je vous rappelle qu'ici, le guide conduit le bateau, fait le repas, la vaisselle etc...), nous pouvons aller faire un peu de snorkeling. Il y a pas mal de corail dès le bord, les sandales méduses sont vraiment très utiles, tant pis pour les palmes. L'eau n'est pas très chaude et pour voir les poissons, il faut nager un peu et aller vers un petit tombant (Flo ne s'aventure pas très loin). Il y a aussi des filets de pêcheurs, donc il faut faire attention. Mais le spectacle vaut le coup d'œil. Il y a beaucoup de corail coloré (ce qui manquait un peu aux Maldives... j'avais dit qu'il fallait arrêter de comparer !) et pas mal de poissons surtout vers les filets.

Le motu

Après cette petite détente sportive, c'est l'heure du déjeuner. Andrew a fait un feu et fait griller du thon. C'est très bon (ça ne peut être que bon, c'est frais !). Pour accompagner ça, il y a de la salade de riz, et en dessert de la noix de coco et des bananes. Y'a pas besoin de grand chose pour être rassasiés finalement !

Après le repas, petite pause avec découverte du motu et recherche de coquillages sur le sable, mais ce n'est pas très fructueux. Nous apercevons une petite murène qui nage le long de la plage. Flo s'étonne que ce soit si petit. Et là Andrew lui répond: « Et toi tu n'as jamais été bébé ?!! » J'aime beaucoup son humour pince sans rire !!

Nous reprenons alors la pirogue et c'est reparti sur le lagon. Nous voyons quelques raies et requins et nous nous arrêtons au milieu de rien pour faire encore du snorkeling. Là, on a pied, et l'eau est chaude ! La dame du couple plus âgé trouve un coquillage dans le sable (un escargot) car elle a la « technique » : il suffit de suivre les traces sur le sable et au moment où elles s'arrêtent, le coquillage est là-dessous. Oui, mais bon, le problème c'est que la bête est encore dans le coquillage...

Nous remontons à bord, direction un autre motu situé juste en face de l'hôtel « Le Tahaa ». Andrew « gare » la pirogue là et nous annonce que nous allons au jardin de corail. Kezako ?!

Nous devons prendre masques, tuba, mettre les chaussures « méduses » aux pieds et c'est parti. Nous marchons un peu et arrivons au bout du motu devant une petite « passe » (l'endroit où l'océan entre dans le lagon). Le jardin de corail est situé là, il s'agit en fait d'un endroit avec beaucoup de corail, donc beaucoup de poissons. Mais le problème c'est qu'il y a un courant assez impressionnant ! Andrew nous guide et nous demande d'attendre sur le bord. Oui ok, mais le courant qui te plaque contre le corail, c'est pas très cool ! Finalement tout le monde arrive à mettre les pieds dans l'eau et là au moment où je me retourne vers le monsieur allemand, je vois son dos rempli de moustiques !

Vite à l'eau complètement ! Vade retro !! Henri est lui aussi attaqué, je ne sais pas, ils doivent préférer les hommes ces sales bêtes. Bon, une fois dans l'eau, il faut se « jeter à l'eau » (ah ! ah !) mais c'est vraiment le cas de le dire. Il faut plonger et se laisser emporter par le courant vers le milieu de la passe. Moi je ne suis pas si rassurée que ça, mais ça va, j'aime l'eau et je sais bien nager, j'ai confiance. Mais je vois le couple d'allemands, ils ont du mal les pauvres et y'a pas qu'eux... Flo et l'autre couple aussi...

Une fois dans l'eau, on se laisse donc porter et là c'est quand même un enchantement pour les yeux. Du corail coloré partout, des poissons partout. Le problème c'est que parfois le corail affleure pratiquement à la surface, il n'y a donc pas beaucoup d'eau pour passer au-dessus. Et puis faut faire gaffe au « corail de feu », il est jaune, si on le touche, pas de problèmes, mais si on l'effleure, il brûle la peau. Parfois Andrew s'arrête pour attendre tout le monde et c'est là que tu dois résister contre le courant en tentant de t'accrocher au « bon » corail tout en essayant ni de le casser ni de te blesser parce que ça coupe. Bref, c'est plus que sportif tout ça ! En fait, si on avait pu faire le tout sans s'arrêter, ça aurait été plus facile. Parce que le problème c'est l'arrêt...

De plus avec le stress, l'eau parait un peu froide et au bout de trente minutes, tout le monde commence à grelotter. Mais ça vaut vraiment le coup alors on résiste. Andrew avait pris du poisson dont il se sert pour attirer tous les poissons multicolores existants. Nous voyons aussi des oursins, des anémones (ça t'aspire la main si tu la mets dessus), des poissons clowns (salut Nemo) et enfin pour couronner le tout un poulpe. Henri et Andrew arrivent à l'attraper, beurk, c'est très moche. Quand ils le remettent à l'eau, il fait un jet d'encre, l'eau est noire sur cinq mètres carrés (et je n'exagère pas !). Comment un animal si petit peut-il produire autant d'encre ?!

Bref, après toutes ces émotions, retour au bateau. Le monsieur allemand est blessé de partout sur les jambes et Flo aussi. Alors on fait quoi contre les blessures de corail ? Andrew donne un citron vert à passer sur la plaie. Euh... ça pique ! Et là après coup tu te dis quand même que c'était un peu dangereux le truc. Mais il parait que parfois il n'y a pas du tout de courant !

Allez c'est reparti à nouveau pour le tour de l'île. Nous tentons de sécher, tout en admirant le paysage. Andrew nous conduit vers la vraie passe du lagon, là où il y a des vagues. Il nous dit de ne pas nous inquiéter (pour les grosses vagues et comment passer au-dessus) il a déjà fait ça, il les compte et passe sur la bonne ! Sacré Andrew !

Moi je prends quelques photos lorsque il se penche vers moi (nous étions assises près de lui) et me dit de prendre ma caméra et d'aller me mettre à l'avant du bateau. Euh... qu'est-ce qu'il me veut encore, il a pas été satisfait par le jardin de corail ?! Mais bon, il pilote, on va pas le contrarier. Je prends donc ma caméra et m'approche de l'avant. Oui, alors quoi ? Et là un dauphin commence à venir jouer avec le bateau puis un deuxième et ils sont bientôt des dizaines ! Wow ! Je filme à fond penchée à l'avant presque touchant l'eau, c'est génial ! On sent les dauphins qui s'amusent comme des fous !

Dauphin

D'ailleurs tout le monde est tellement enthousiaste que sur le film on entend des « oh et ah et regarde là ! » à foison.

Après toutes ces émotions, c'est le moment de retourner sur Uturoa. Nous passons devant un mini motu entre Tahaa et Raiatea, et Andrew nous explique qu'il n'y avait rien avant les cyclones de 1998 et que cette bande de terre s'est formée à ce moment-là. Il y a déjà un petit cocotier qui pousse dessus.

De retour au quai, moi c'est direct les toilettes (j'ai pas osé faire pipi dans l'eau au milieu des poissons !), puis retrait d'un peu d'argent, paiement d'Andrew, passage au Champion pour acheter une bouteille d'eau et finalement nous reprenons la navette pour le motel. Le lendemain, nous souhaitons faire la visite de l'île en 4X4, mais « le blond » nous indique que nous ne sommes que deux et que les deux autres personnes qui sont avec nous dans la navette, à savoir « Henri » et son amie doivent faire une autre visite. Comme il faut être quatre au minimum, nous décidons d'unir nos efforts et nous optons pour la visite en pirogue de Raiatea, toujours avec Andrew qui est un bon guide. De plus « le blond » nous dit que ce dernier connaît très bien l'île car il y est né, et connaît aussi tout particulièrement ce qui est lié à la civilisation polynésienne. Allez « tope là » !

Ahhh une bonne douche !!

Nous décidons de commander le même repas que la veille, histoire de nous remettre tranquillement de cette journée fort bien remplie. Je refais ma valise et dodo à 21h30, qu'il y ait des geckos ou pas, on a survécu au jardin de corail, plus rien ne pourra nous arriver !

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Commentaires
C
This Alfred Redmann has had a much more interesting life than we could imagine: https://www.spiegel.de/panorama/suedsee-romantik-alfred-und-die-bombe-a-285075-amp.html
M
Merci beaucoup pour ces précisions!! Je crois que j'ai un peu tout mélangé :) j'aurais dû prendre des notes quand on nous l'a expliqué!<br /> S'il y a d'autres erreurs, n'hésitez pas!
I
Voici une rectification concernant la fécondation de la vanille : cette plante est originaire du mexique. Dans son milieu naturel d'origine cette plante est fécondée par des abeilles ou des oiseaux spécifiques.Mais comme cette fécondation était à l'epoque très aléatoire la vanille n'était pas très connue pour ses vertus aromatiques et surtout très rare. <br /> Importée pour être cultivée à l'ile de la réunion ( dont je suis originaire, d'où mon message pour rendre à caesar ce qui est à Ceasar !! lol ) c'est, par hasard, qu'un jour un jeune esclave de 12 ans Edmond ALBIUS a eu l'idée de cette manipulation géniale pour autoféconder la fleur et obtenir ainsi des gousses ! Ansi était née cette technique que tous cultivateurs utilisent désormais. Pour la petite histoire cet esclave a été par la Suite affranchi par ses maîtres.
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